Nous étions pauvres, cette année-là. Je ne le savais pas. Je comprendrais bien plus tard ce qu’il fallut à mon père d’abnégation pour s’installer dans cette ville qui nous ignorait. Ma mère avait voulu revenir chez elle : elle nous inféodait, mon père et moi, à son clan. Je n’habitai qu’à peine cette chambre sans couleur. On avait posé, sous la fenêtre, près du lit, une grosse malle bleue. Une vieille serviette – j’en revois les pois multicolores  – la déguisait mal en table. Je ne sais plus ce que j’y ai caché de mes rancœurs et de mes illusions.

et cætera

{ camera lucida / chambre 01 }

Nous étions pauvres, cette année-là. Je ne le savais pas.

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Cette idée des chambres. Cette idée de la chambre. Singulière. Toujours singulière. Puisqu’on n’en habite jamais qu’une seule à la fois.

marie bélisle

Marie Bélisle poursuit depuis de nombreuses années une démarche de production artistique multidisciplinaire: écriture, arts visuels et médiatiques, design graphique et bijoux, et elle défend un intérêt premier pour la forme et la matière même du texte. Elle a publié six ouvrages, aux éditions du Noroît (Montréal). Sur Editionum : Tabula rasa, Immortalités et Camera lucida.

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{ immortalités }

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En juillet 2014, j’ai trouvé sur une brocante un négatif sur verre datant du début du siècle dernier. En découvrant l’image révélée, l’idée de faire une série de portraits imaginés à partir d’images d’inconnus oubliés s’est imposée.

{ camera lucida }

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